La pêche et la psychothérapie ont en commun d’évoquer des images de patience, de persévérance, de découragement et d’émerveillement.  Le documentaire PARTIS À LA PÊCHE propose un récit à la confluence de ces deux univers, alors qu’un groupe de 8 jeunes hommes et ayant entrepris une démarche en psychothérapie, se retrouvent au fil des saisons pour taquiner le poisson et discuter de la transformation et de la prise de conscience vécues chacun de leur côté. Le psychologue Richard Asselin les accompagne dans cette aventure afin de les soulager de la détresse sévère qui les mine de l’intérieur.  Une grande partie de sa carrière a été consacrée aux hommes de différents âges, en région urbaine et rurale, des décrocheurs et des diplômés, des cols bleus et blancs, de vieilles et de nouvelles souches… 

À chacune des saisons de pêche, Richard Asselin regroupent les jeunes hommes dans une région du Québec propice à chaque pêche saisonnière. Âgés entre 21 et 29 ans, sans diplômes du secondaire et d’horizons culturels et religieux divers, les protagonistes ont des récits de vie qui proposent un échantillon d’expériences traumatisantes du passé. N’ayant pas de problème de dépendance à l’alcool ou aux stupéfiants, présentant un diagnostic clair de dépression majeure et sans aucun suivi médical, les « pêcheurs » n’ont jamais bénéficié d’une psychothérapie de longue durée. À travers la pratique d’un sport majoritairement masculin, ils partagent leurs découvertes, leurs constats et leurs désirs.  En appui à sa démarche, Richard fait appel au témoignages (personnalités masculine) ou à l’expertise (médecin de famille, psychologue) ponctuels d’invités, venus alimenter la conversation.  Au fil des rencontres, les jeunes hommes osent briser la glace et sortent de leur mutisme. Chacun à son rythme. Cette expérience « in situ » convient à une clientèle à priori peu encline à aller chercher de l’aide pour plutôt développer des pensées suicidaires et les mettre souvent à exécution.

La psychothérapie, un complément essentiel à l’insertion sociale et professionnelle, est très limitée au Québec, ce qui est d’autant plus vrai pour la majorité des gars sans le sou.  Ils flirtent alors dangereusement avec la dépression, le dérapage psychologique ou l’automédication tant pour soulager le mal qui les ronge que pour les aider à passer tant bien que mal au travers de leur quotidien.  PARTIS À LA PÊCHE crée cet espace, ce lieu protégé, où il est possible d’observer à quel point le pari de la psychothérapie peut conduire à des résultats positifs. Comme le dit si bien Peter Gabriel dans l’une de ses chansons :